Situation
Antigone a été arrêtée et Créon veut comprendre pourquoi elle a agi. Créon veut étouffer l’affaire mais il se heurte à la détermination d’Antigone. Elle est de la race des orgueilleuses et lui s’oppose à cette race, il a une conception plus modeste et plus efficace de son métier de roi.
Lecture du texte
Annonce des axes
I - l’orgueil des Labdacides
La didascalie nous indique que Créon murmure car à ce moment-là, il prend conscience de la vraie nature d’Antigone.
" L’orgueil d’Œdipe " : il commence par une phrase minimale elliptique (sans verbe et qui va à l’essentiel) dont les mots sont mis en valeur par la répétition du son " e ".
Il répète " l’orgueil d’Œdipe " et cette prise de conscience se fait par le regard déterminé d’Antigone et les yeux sont le miroir de l’âme.
Le mot oui montre qu’il se rappelle du passé et qu’il connaît bien Œdipe et son orgueil pour avoir sauvé Thèbes du sphinx et de la peste.
Il se rend compte qu’Antigone veut être la meilleure comme son père.
Il s'est entièrement trompé sur son compte, il pensait qu’elle échapperait à la sanction, mais son destin est la mort.
Il met en évidence que la race des héros n’est faite ni pour le malheur ni pour le bonheur. L’humain ne les intéresse pas, il leur faut l’exceptionnel. " L’humain vous gêne aux entournures " métaphore originale, l’humain est comparé à un vêtement trop étriqué qui gêne les mouvements. Ils veulent affronter leurs destins au lieu de le subir.
Il rappelle le destin d’Œdipe, ce destin provoque chez eux du plaisir " avidement " " goulûment ".
Pour Créon, ce bonheur de faire souffrir autrui qui leur donne du plaisir est un bonheur à l’envers.
Selon lui, les héros et les humains s’opposent, les héros sont heureux d’aller si loin dans leur malheur, ils ont conscience d'avoir un destin unique.
Œdipe s’est auto-puni car il ne voulait pas vivre avec la vérité. Créon le considère comme un lâche. C’est pourquoi il refuse d’être un héros, il veut être un homme simple et réaliste. Il est un prince sans histoire.
II - Créon, un homme déterminé et réaliste
Le " non " s’oppose au " oui " du début. L’objectif de Créon est l’organisation de la cité. Le passé ne doit plus resurgir. La ville est personnifiée " Thèbes à droit ". Elle sera gouvernée par un homme comme les autres. " Moi, je m’appelle seulement Créon ".
Œdipe était un héros, Créon est un homme simple et il est content de l’être " Dieu merci "
Deux métaphores : " les pieds sur terre " " les mains des les poches ". Son projet est de rétablir l’ordre à Thèbes. Il présente cela comme un travail simple et modeste. Il va exercer sa charge de roi avec dévouement même s’il n’a pas choisi d’être roi. Antithèse entre " aventure et " métier " rappelle le destin d’Œdipe opposé à l’énergie de Créon. Il va le prendre comme consciencieux " je vais le faire ".
Il anticipe l’avenir " si demain " et suppose qu’il pourrait être confronté au même problème qu'Œdipe. Lui réagirait différemment et traiterait le problème avec mépris.
L’homme est en partie responsable de son destin. Créon est un roi et ne veut pas se pencher sur ses états d’âmes. Son rôle politique est plus important que sa vie privée. Le collectif passe avant le personnel.
Conclusion
Conception très noble de la royauté et du pouvoir. Dévouement total à son métier alors qu’Œdipe est présenté comme un personnage égoïste et narcissique. Différence entre le héros et les hommes (thème d’Anouilh)
Idée très romantique reprise par Victor Hugo dans Hernani.
Créon ?
Éléments pour l'instruction du procès de Créon
Ce que l’on peut lui reprocher
Créon a édicté une loi injuste, contraire à la santé publique (risque d’épidémie) ;
Il a fait mettre à mort avec cruauté une jeune fille, sa nièce, au nom d’une loi de circonstance ;
Il a causé la mort indirectement de deux autres personnages après les avoir réduits au désespoir (Hémon et Eurydice) ;
Il a cherché à sauver Antigone mais en étant prêt à faire " disparaître " les gardes, qui n’ont fait qu’exécuter ses ordres ;
Il a gouverné de manière autoritaire, sans tenir compte de lois promulguées par une assemblée.
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Le texte de théâtre
1 — LE TEXTE
À la différence des autres genres littéraires (roman, poésie,…) qui sont complets sous leur forme imprimée, un texte de théâtre est conçu pour être dit et représenté. Il est donc composé de deux ensembles distincts : le texte prononcé par les acteurs et les didascalies.
a — Les didascalies
Il s’agit de l’ensemble des indications scéniques concernant les décors, l’époque, le passage du temps, les costumes, les accessoires, les gestes de l’acteur, les intonations de sa voix, l’éclairage, le bruitage, la musique, etc. L’indication des noms des personnages fait aussi partie des didascalies. Certaines sont imprimées en italique.
b — Le texte prononcé
Réplique : chaque élément du dialogue que doit prononcer un acteur.
Tirade : longue réplique.
Monologue : réplique qu’un personnage seul en scène adresse à soi-même (ou au public.)
Aparté : réplique que le personnage prononce pour soi et que le public est censé être le seul à entendre ; en général un aparté est indiqué par la formule « à part ».
Interruption : inachèvement d’une réplique (volontaire ou non de la part du personnage.)
N.B.: Le texte prononcé fournit lui aussi des indications sur le temps, le lieu, etc.
2 — LES PARTIES DE LA REPRÉSENTATION
Acte : grande subdivision d’une pièce qui correspond à une étape importante de l’action.
Tableau : Partie d’une pièce marquée par un changement de décor.
Une scène s’achève ou commence quand un personnage entre ou sort. [Chez Shakespeare, ce terme est plutôt synonyme de « tableau».]
Un entracte prend place entre deux actes; il permet aux spectateurs de se délasser.
3 — LE RÉCIT THÉÂTRAL
a — Les moments essentiels
L'intrigue est l’enchaînement des faits et des actions qui aboutit au dénouement. Les épisodes correspondent aux différents moments du déroulement de l’action. Les principaux moments sont trois :
Exposition : présentation (au premier acte et dès le début de la pièce) des principaux personnages, de la situation et des faits qui ont préparé l’action.
Le nœud dramatique précise la nature du conflit et l’urgence de la situation.
Dénouement : achèvement et résolution de l’action.
b — Quelques procédés
Quiproquo : situation qui résulte d’une méprise sur l’identité d’un personnage. Cet effet suppose une différence d’information entre le public et les personnages.
Péripétie : changement subit de situation.
Coup de théâtre : brutal renversement de situation.
COMIQUE de gestes (l’ensemble des jeux de scène qui provoquent le rire), de mots (répétitions, jurons, jeux de mots, calembours), de situation (enchaînement des événements: rencontres fortuites, quiproquo, personnages cachés, etc.), de caractère (fondé sur la psychologie des personnages qui prêtent à rire (les vieillards, les avares, les jaloux, etc.)
4 — LE THÉÂTRE CLASSIQUE
La règle des trois unités :
Unité d’action (l’intérêt doit être centré sur une seule intrigue), de temps (l’action doit se dérouler en vingt-quatre heures), de lieu (tout doit se passer au même endroit.)
La Bienséance : une autre règle précise qu’aucune action ne doit se dérouler sur scène ; elles doivent seulement y être racontée. De plus le langage doit être convenable, et les personnages doivent s'exprimer en fonction de leur classe sociale.
Questions à se poser pour analyser…
o UNE PIÈCE
Faire un tableau avec, en verticale, les scènes, et en horizontale les personnages.
Se demander :
— à quel moment un personnage apparaît pour la première fois
— qui est le plus souvent présent en scène (le héros ou un autre personnage ?)
— comment se répartissent les scènes à 1, 2, 3, … personnages.
— quels personnages se rencontrent, lesquels ne se rencontrent jamais.
o UNE SCÈNE
+ QUAND ?
À quel moment de la pièce ?
À quel moment de l’action ?
+ OÙ ?
Y a-t-il des lieux différents ?
Le lieu a-t-il une importance dramatique ?
+ QUI ?
Sont-ce des personnages principaux ?
Entrent-ils dans des couples d’opposition ?
Que sait-on déjà d’eux ? Qu'apprend-on de nouveau ?
Est-ce leur première apparition ?
Se sont-ils déjà rencontrés ?
Se rencontreront-ils encore ?
+ LA COMMUNICATION
Est-ce que tous parlent ?
Qui parle à qui ? [Toujours double énonciation
— pour l'interlocuteur/l’autre personnage
— pour le public]
Les interventions des différents personnages sont-elles de longueur égale ?
Qui parle le plus ?
Qui domine ?
Certains personnages sont-ils cachés ?
+ QUE DISENT- ILS ?
Apportent-ils des informations nouvelles ?
Que veut chacun d'entre eux ?
Quel est l'enjeu du dialogue ?